« Des
vertes et des pas mûres »Des choses
choquantes, grossières, incongrues...Des ennuis, des difficultés...
À votre avis, n'a-t-on pas là une belle
périssologie ? (répétition sous des
formes différentes de la même pensée )
Car, en général, et même s'il existe pas mal d'exceptions (kiwi, granny-smith...), un fruit vert est un fruit qui n'est pas mûr. D'ailleurs, au XIIIe siècle, si on parlait "du vert et du mûr",
c'était bien pour opposer le blé vert au blé mûr.
Mais ici, le vert n'est pas dans le
fruit.
En effet, c'est au début du XVe siècle qu'on
commence à dire « en bailler de belles, des vertes et des mûres » en voulant dire « raconter des histoires licencieuses ». Car « vert » prend ici le sens argotique
qu'on lui connaît encore aujourd'hui pour qualifier des propos osés. Quant à « mûr »', c'est depuis le XIIe siècle qu'il est équivalent à « adulte » comme on le trouve dans
« l'âge mûr ». Or, des propos osés ne doivent être prononcés et entendus que par des adultes, bien entendu.
Ce n'est que plus tard que cette expression
initiale a été transformée et qu'aux « vertes » ont été accolées des « pas mûres » pour créer ce qui paraît être une répétition plaisante (ou un renforcement) mais qui
n'en est pas réellement une pour qui connaît le sens réel de notre « vert ».
Précédée de « en entendre » ou
« en raconter », c'est le premier sens proposé pour l'expression qui est à considérer.
Puis, par extension, des choses choquantes ou
incongrues, on est passé aux ennuis ou aux difficultés, et l'expression est alors généralement précédée d'un « en voir » ou « en subir ».
Extrait de expressio